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L’imagerie satellite et drone pour une gestion efficiente de la fertilisation azotée du blé

Whitney leaning against a railing on a downtown street

En production céréalière, une grande attention est donnée à l’itinéraire technique en particulier la préparation du lit de semence, le choix de la variété et l'utilisation de la semence certifiée : c'est l'une des bases fondamentales pour la réussite de son projet. Cependant la culture ne sera pas en mesure de réaliser son potentiel sans un apport adéquat en fertilisants notamment l’azote, un élément déterminant dans le rendement du blé.

Cela dit, est-ce pour autant dire que grand apport rime avec grand rendement ? Etant donné l’hétérogénéité intra-parcellaire généralement rencontrée sur de grandes parcelles, nous devons nous attendre à avoir affaire à des zones moins fertiles ayant besoin d’apport pour remplir les objectifs de production mais aussi des zones fertiles nécessitant peu ou pas d’apport. Une intervention raisonnée est donc nécessaire pour éviter tout excès d'apport en zones bien pourvues tout en assurant un approvisionnement approprié pour les zones appauvries.

Les avancées réalisées par l’imagerie multispectrale dans le domaine de la fertilisation des cultures à ce jour feraient elles donc du drone et du satellite des outils aujourd’hui incontournables pour produire durablement et de manière rentable le blé dans le présent contexte de changements climatiques, de la nécessité de protection de l’environnement et de la cherté des intrants ? Pour comprendre l’intérêt autour de ces technologies, intéressons-nous aux modes d’application du drone et du satellite en céréaliculture, et plus particulièrement, pour le blé.

1. Modulation d'apport d'azote ou "cartes de fertilisation azotée" par drone et satellite


Le blé, comme toute plante, manifeste physiologiquement les process internes sous divers formats : coloration des feuilles, hauteur, biomasse produite. Les capteurs embarqués sur les drones et satellites, en enregistrant la lumière réfléchie par le couvert végétal dans des bandes de la gamme 350-1400 nm, permettent de relever l‘état physiologique des cultures imperceptibles à l’œil nu, renseignant sur leur composition en termes de biomasse, état nutritif en relation avec les éléments structuraux tels l’azote.

Dans le cas du blé pour lequel l’azote est un facteur déterminant pour la réalisation du rendement et dont la présence se manifeste par une coloration verdoyante de la culture (avec des degrés qui ne sont pas toujours perceptibles à l’œil nu) et la biomasse produite, les éléments d’évaluation capturés moyennant l’imagerie multispectrale via drone ou satellite, traduisent des informations agronomiques d’intérêt qui permettent d’établir les besoins de la culture en cet élément.

Capturant toute la parcelle, l’image de la toute petite unité de surface du terrain (de l’ordre de 10x10 cm par drone et 10x10 m par satellite) offre donc une visibilité sur les besoins réellement manifestés par la plante de manière précise selon l’emplacement considéré. Ceci se décline en un zonage pour la grande parcelle en unités homogènes (i.e., cartes de fertilisation azotée) permettant d’apporter pour chaque zone homogène délimitée seulement la quantité d’azote nécessaire avec donc l’avantage d’augmenter les chances de maximiser les rendements par unité de surface et atteindre l’objectif assigné à la superficie totale. D’un point de vue rentabilité et durabilité, il est question de rentabiliser chaque unité de fertilisant azoté appliqué tout en préservant le capital « sol » et les ressources hydriques en réduisant la pollution qu’on reconnait aux intrants agricoles de manière générale.

2. Contrôle de l'efficacité du plan de fertilisation


Les analyses conventionnelles pour évaluer l’effectivité des engrais apportés par la mesure de l’azote absorbé par exemple, prennent du temps et la marge de maniabilité pour corriger est souvent faible. Ainsi, l’imagerie par drone ou satellite constitue une aubaine pour un monitoring aisé permettant dans la foulée de préciser les zones à problèmes.

A terme, le recours à l’imagerie drone et satellite pour la gestion de la fertilisation azotée du blé, permet un gain de temps et d’efficacité considérables, au-delà de la précision assurée pour atteindre les objectifs de rendement en faisant en même temps des économies. Cela dit, l’imagerie drone et satellite ne représentent pas le saint graal. Elles sont avant tout un outil d’aide à la décision dont l’usage doit être conduit par des professionnels pour en ressortir des recommandations d’intérêt pour l’agriculteur.