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L’agriculture telle que nous la connaissons aujourd’hui est une somme de constantes révolutions. Elle a su s’adapter au fil du temps, subir des renouveaux en relation avec le contexte à la période considérée pour être à même de répondre aux besoins. Il n’est pas rare de la voir être abordée moyennant plusieurs dénominations faisant de facto référence à une étape ou une autre marquant son évolution. A cet effet l’agriculture 4.0 telle que mise en avant de nos jours, est-elle la garantie que le secteur est aujourd’hui plus efficient ?

Pour comprendre le passage d’une activité, à petite échelle reposant essentiellement sur le travail manuel comme facteur de production à celle dans laquelle elle fait corps ensemble avec la technologie qui est littéralement un monde qui d’entrée de jeu lui apparaît immiscible, il faut s’intéresser aux problématiques et opportunités ayant instigué sa métamorphose.

Entre l’activité pratiquée par nos ancêtres pour ce qu’elle est devenue de nos jours, l’agriculture n’a plus clairement pour objectif la subsistance mais la rente. D’autre part avec la nécessité de produire plus pour répondre aux besoins à des coûts abordables, elle a su bénéficier de l’arrivée des machines et apports de la science pour s’intensifier notamment avec l’utilisation massive d’intrants (fertilisants, produits phytosanitaires). Récemment, avec les aboutissements de la technologie, l’intégration des outils Tech (Capteurs, IOT, Drones, Logiciels spécialisés) en agriculture est un fait courant dans le sens d’augmenter la productivité basée sur l’exploitation des données et l’optimisation des ressources. Il est question de digitalisation agricole et l’on parlera d’agriculture 3.0. En effet, considérant que d’ici 2050, il faudra produire 70% plus pour supporter les besoins de la population, l’enjeu de la productivité est de taille.

Qu’apporte donc la dimension 4.0 ? L’agriculture 4.0, un cran au-dessus, va au-delà de l’amélioration de la productivité, englobe des traits tels que le gaspillage alimentaire pour porter sur l’efficience de tout un système : agricole et agroalimentaire. La production obtenue doit avoir un point de chute et aboutir au consommateur par les moyens les plus optimaux pour rester abordable et équitablement partagée. C’est ainsi qu’elle relève aujourd’hui d’une part les défis de la prise de la bonne décision pour augmenter les rendements, du gain de temps par l’automatisation des tâches dans la mesure où l’ensemble des engins agricoles intègrent des commandes électroniques, ce qui permet de les téléguider tout en restant informé sur leur état et de leurs performances. Encore plus loin, elle permet au producteur, l’optimisation des ressources (intrants, eau, énergie) pour des coûtsF d’exploitation plus réduits mais aussi l’optimisation de ses prix de vente avec la connaissance des cours du marché.

D’autre part, la possibilité d’interagir en temps réel et de communiquer avec les différentes composantes du système agricole et agroalimentaire, le traitement automatisé assisté d’une intelligence artificielle d’autant d’informations pour qu’une action dans l’amont de la chaine de valeur trouve écho au niveau de l’aval, forge l’ère d’une agriculture inclusive qui fait mouvoir tout le système. L’agriculture dans ce sens de nos jours, embarque multiples disciplines, notamment la science analytique des données, la Nanotechnologie, les technologies géospatiales, l’Intelligence artificielle, l’internet des objets, le Machine Learning, pour migrer vers la « Smart Agriculture » et un souci pour la précision.